Brandon Mackie |

Pourquoi le Canada!

 

Cet article est paru il y a trois semaines dans le magazine MicroCap Review de StockNewsNow, un média financier américain avec un focus sur le secteur des microcaps.

L’article a été écrit par Brandon Mackie, investisseur prolifique, écrivain et entrepreneur. Brandon est actuellement le responsable de la recherche pour Smallcap Discoveries, une lettre d’investissement payante consacrée à la découverte des meilleures entreprises en croissance au Canada.

Vous pouvez voir l’article original ici à la page 56.

 

 

Pop Quiz! Quel pays a produit, en pourcentage, le plus de titres ayant au moins quintuplé leur valeur au cours des cinq dernières années?

  1. Les États-Unis
  2. Canada

La réponse pourrait vous surprendre.

Le marché OTC américain comptait 113 entreprises dont le prix des actions a augmenté d’au moins cinq fois au cours des cinq dernières années, soit 1,1 % des 10 584 entreprises cotées. Pendant ce temps, sur la bourse de croissance du Canada à Toronto (TSX Venture), 54 des 1 980 entreprises cotées, soit 2,7 %, ont atteint le statut de «5-bagger»[1] au cours de la même période. Cela signifie que si l’avenir ressemble au passé, vous avez deux fois plus de chances de trouver l’un de ces titres au Canada par rapport à l’OTC américain.

Cette statistique n’est pas une coïncidence. Jadis une Mecque de l’industrie minière, la TSX Venture s’est transformé afin de devenir la bourse de croissance la plus efficace au monde.

Donc, si pour vous l’investissement au Canada évoque l’image d’un homme aux cheveux lissés vers l’arrière se tenant à côté d’un gisement de minerai, nous vous suggérons d’y jeter un deuxième coup d’œil. Vous y trouverez plutôt des secteurs dynamiques en technologie et en santé, ceux-ci ayant surperformé par rapport à presque tous les marchés mondiaux cette année.

David Wolf, PDG de Hamilton Thorne, une entreprise basée aux États-Unis mais cotée en bourse au Canada, a déclaré: «Le [TSX] Venture peut être un bon endroit pour une entreprise en phase de développement qui désire accéder à des capitaux tout en bénéficiant d’un cadre réglementaire solide et de frais raisonnables.»

Hamilton Thorne est une entreprise de soins de santé que nous possédons [chez SmallCap Discoveries] depuis 2014. Autrefois complètement inconnue, l’entreprise est maintenant devenue une «blue chip» dans le domaine des microcaps. Le titre a gagné 820 % en un peu plus de trois ans.

L’histoire de David – ainsi que de nombreuses autres microcaps canadiennes que nous avons trouvées – nous a amené à croire que si vous êtes un investisseur américain en microcaps et que vous ne considérez même pas le Canada, vous êtes fou.

Aujourd’hui, nous allons partager les 4 principales raisons pour lesquelles nous sommes de cet avis.

[1] Terme utilisé en anglais pour décrire un titre dont la valeur a augmenté d’au moins cinq fois par rapport au prix initial.

 

1) Non découvert

Les bons chasseurs de trésors savent qu’il est inutile de chercher où les autres ont déjà regardé. Il n’y aura pas de butin à l’endroit où quelqu’un est déjà passé. Vous devez chercher dans les endroits inconnus.

Les États-Unis représentent le plus gros marché boursier au monde. Et si ce n’était pas déjà assez compétitif, les investisseurs du monde entier veulent également y investir. Mais au Canada, il y a beaucoup moins de regards sur les microcaps.

Et même à l’intérieur du marché canadien, l’ensemble de l’industrie du courtage repose sur un seul élément: le secteur des ressources naturelles. Ce sont, après tout, ces entreprises qui doivent lever des dizaines ou des centaines de millions de dollars afin de concrétiser un projet. Cela représente beaucoup de frais pour les courtiers et les banquiers! Quel sont les incitatifs pour ces firmes de chercher de petites entreprises profitables en dehors du secteur des ressources naturelles?

Laissez leur négligence être votre opportunité.

XPEL (DAP-U: TSX-V) est l’un de nos plus grands gagnants. Lorsque nous avons investi en 2013 à 0,17$ US, l’entreprise affichait une croissance des ventes de 100% par rapport à l’année précédente et se transigeait à 4 fois les profits. Les actions se transigent à plus de 5,00$ US aujourd’hui. C’était un trésor caché, à la vue de tous.

 

2) Accès aux compagnies en forte croissance

Intel (INTC) est entrée en bourse en 1971 avec une valorisation de 8,2 millions $. Imaginez investir dans Intel lorsqu’elle était une microcap. Un investissement de 10 000$ dans le Premier Appel Public à l’Épargne (PAPE, ou «IPO») d’Intel vaudrait aujourd’hui 302 millions $.

C’est le rêve américain. Ou du moins, ça l’était. Désormais, les entreprises restent privées plus longtemps – optant pour l’argent des investisseurs en capital de risque au privé plutôt que les maux de tête de devenir public.

Prenez SnapChat par exemple. Avec une valorisation de plus de 30 milliards $, la majorité du potentiel de gains – pourrait-on dire – est déjà derrière nous. Uber a levé des capitaux à une valorisation de 70 milliards $, mais demeure toujours privé.

Ce qui est bon pour les fonds de capital-risque est mauvais pour vous en tant qu’investisseurs sur les marchés publics. Depuis 2000, le nombre moyen d’introductions en bourse de petites capitalisations (<100 millions $) sur le marché américain a chuté d’un époustouflant 74% par rapport aux années 1990.

Le Canada s’en sort mieux. Le secteur du capital de risque privé est moins mature que celui des États-Unis. Aller public reste le parcours de choix pour de nombreuses entreprises innovantes et en forte croissance.

Catamaran Corp (CRTX), Lions Gate Entertainment (LGF) et IMAX (IMAX) ont tous fait leurs débuts en tant que microcaps sur le marché canadien. Nous avons investi il ​​y a plusieurs années dans une entreprise nommée Bowflex, qui fabriquait des équipements d’exercice à domicile. Le titre se transigeait à 0,10$ canadiens (oui, dix cents) et, après de nombreuses années de croissance, est passé sur le NYSE en changeant de nom pour Nautilus (NLS). En tenant compte des fractionnement d’actions, le titre se transige aujourd’hui à 230$ US.

 

3) Protection réglementaire et transparence

En dépit de ce que les médias américains vous diraient, le cadre réglementaire canadien offre aux investisseurs de petites capitalisations une protection égale ou supérieure à celle des États-Unis.

Sur le TSX Venture, il est interdit de faire un financement à un prix inférieur à 0,05$ (sauf dans des circonstances exceptionnelles). Cela signifie qu’il est impossible de structurer une transaction en vertu de laquelle des millions d’actions sont émises pour une fraction d’un sous aux initiés.

Les entreprises ne peuvent pas non plus faire de financements à un escompte supérieur à 25% par rapport aux dernières transactions. Cela protège les investisseurs de la redoutée «spirale de la mort», stratagème selon lequel des actions sont continuellement émises à des prix toujours plus bas, diluant ainsi fortement les actionnaires initiaux.

Finalement, le TSX Venture exige une divulgation complète des actionnaires importants et de la structure d’actions. Les gens impliqués dans chaque entreprise sont donc connus publiquement – difficile de se cacher.

 

4) Bâti pour les petites entreprises

À notre avis, le TSX Venture est la bourse de capital de risque la plus efficace au monde. En effet, l’ensemble de l’infrastructure – des avocats aux comptables, en passant par les banquiers d’investissement – est conçue pour amener les petites – et nous voulons dire vraiment petites – entreprises à devenir publiques.

Grâce aux frais moins élevés imposés par les fournisseurs de services et aux exigences réglementaires moins exigeantes, les petites entreprises ont plus de facilité à s’inscrire en bourse au Canada par rapport aux États-Unis. Les investisseurs américains s’attendent à ce que les entreprises valent des milliards de dollars avant d’être cotées en bourse, et toute l’infrastructure financière a évolué afin de rendre ces attentes une réalité.

 

Conclusion

En raison de l’écosystème florissant d’industries spéculatives au Canada – pensez minier, crypto et cannabis – il y aura toujours de bonnes raisons d’être prudent lorsque l’on investit au Canada. Mais les investisseurs qui sont capables de faire fi des distractions peuvent dénicher des entreprises innovantes comme Shopify (SHOP: TSX), qui a enregistré un rendement de 897 % depuis son entrée en bourse en 2015, ou Covalon Technologies (COV: TSX-V), qui a enregistré un rendement supérieur à 4100% depuis 2013.

Nous croyons qu’investir au Canada offre aux Américains le meilleur des deux mondes – vous bénéficiez de l’arbitrage de valorisation des investissements internationaux, mais sans les maux de tête – fuseaux horaires différents, barrières linguistiques et réglementations immatures, pour n’en nommer que quelques-uns.

Au cours des 5 dernières années, nous avons eu la chance d’investir dans 7 titres dont le prix a augmenté de plus de 10 fois par rapport à notre prix d’achat initial. Nous croyons que le marché canadien non-relié aux ressources naturelles est l’un des secrets les mieux gardés des marchés financiers d’aujourd’hui. Et ce n’est qu’une question de temps avant que les investisseurs internationaux ne le découvrent.

Note: Cet article n’est pas une tentative de fournir des conseils en investissement. Le contenu représente seulement l’opinion personnelle de l’auteur et ne doit en aucun cas être considéré comme un conseil d’investissement. Il est recommandé aux investisseurs de mener leurs propres recherches ou de demander l’avis d’un professionnel de l’investissement pour toutes décisions concernant un investissement. Espace MicroCaps n’est pas responsable de l’exactitude des données présentées.