Mathieu Martin |

Pandémie de la COVID-19: Le bon, le mauvais et l’épouvantable

 

En 2020, la vie telle que nous la connaissions a été chamboulée à bien des niveaux. L’économie a été perturbée d’une façon sans précédent, ce qui a mené les entreprises et les investisseurs à s’adapter et à revoir leurs façons de faire.

Bien que certaines choses aient changé pour le mieux, la pandémie nous a aussi rappelé ou enseigné certaines leçons importantes quant aux marchés financiers.

Voici quelques pensées en ce qui a trait au bon, au mauvais et à l’épouvantable de cette pandémie dans les marchés boursiers:

 

 

Le bon

 

  • Amélioration de l’efficience des entreprises. L’incertitude créée par la pandémie a mené de nombreuses entreprises à se placer en mode «préservation du capital», ce qui a provoqué une revue complète des dépenses superflues et des coupures de coûts importantes. Bon nombre d’entreprises sortiront de cette crise avec une structure de coûts plus basse et une meilleure productivité.
  • La résilience des entreprises a été testée. Le ralentissement économique important et soudain que nous avons vécu a mis en évidence les entreprises et les industries les plus résilientes lors d’une crise. Les résultats financiers du deuxième trimestre (avril à juin) permettent déjà de voir celles qui ont su continuer de croître et maintenir ou améliorer leur profitabilité. Cette démonstration de résilience a d’ailleurs mené à des valorisations plus élevées pour les entreprises ayant fait leurs preuves.
  • Meilleur accès à l’information. Dans l’univers des microcaps, les conférences sont indispensables et permettent aux investisseurs de rencontrer les équipes de direction des entreprises et d’obtenir de l’information importante sur des sujets comme la stratégie de croissance, les compétiteurs, les risques, etc. Aujourd’hui, la plupart des conférences ne se déroulent plus à New York, Los Angeles, Chicago, Vancouver et Toronto mais plutôt en ligne de façon virtuelle. Il s’agit d’une occasion en or pour les petits investisseurs de découvrir des nouvelles idées d’investissement et d’obtenir de l’information sans avoir à voyager aux quatre coins de l’Amérique du Nord.

 

Le mauvais

 

  • Difficulté à comprendre les risques. Comme il y a peu de précédents historiques sur lesquels se baser, la situation actuelle amène son lot d’incertitude. La crise aura des répercussions importantes sur l’économie, et beaucoup d’entreprises seront affectées de manières directes et indirectes. Les conséquences indirectes sont les plus difficiles à identifier. Ce faisant, il est plus important que jamais de bien connaître les titres qui composent votre portefeuille. Heureusement, les microcaps sont souvent des entreprises de niche qui desservent une seule industrie et qui vendent seulement une poignée de produits ou services, ce qui réduit l’éventail de risques potentiels.
  • La valorisation à long terme est un défi. La valeur d’une entreprise est la somme de ses flux de trésorerie futurs ramenés à leur valeur d’aujourd’hui. Dans certaines industries, les impacts négatifs à court terme de la pandémie n’auront pas de forte incidence sur la valeur à long terme des entreprises. Dans d’autres industries, les perspectives ne seront plus les mêmes et ce de façon permanente. Pour l’instant, il est encore difficile de différencier les impacts temporaires des impacts permanents.
  • Les marchés sont volatils et imprévisibles. La correction majeure de février et mars ainsi que la reprise subséquente ont démontré une fois de plus à quel point il est difficile de prédire la direction des marchés à court terme. Combien d’investisseurs ont vendu en panique pour ensuite manquer la reprise? Combien sont restés sur les lignes de côté lors de la reprise en espérant un repli pour racheter (qui n’est jamais vraiment arrivé)? N’essayez pas de prédire la direction des marchés. Basez-vous plutôt sur les fondamentaux des entreprises afin de déterminer si la valorisation justifie un achat ou une vente.

 

L’épouvantable

 

  • Les saveurs du jour. À l’occasion, il arrive que des industries deviennent tout à coup extrêmement populaire et attirent toute l’attention des investisseurs. Pensons notamment aux cryptomonnaies en 2017 ou au cannabis en 2018. Cette année, la pandémie de la COVID-19 est en quelque sorte devenue la saveur du jour, avec de la spéculation excessive dans tout ce qui a trait aux traitements, vaccins, tests, équipements de protection et télémédecine. Malheureusement, bien des investisseurs de détail ayant surpayé pour des titres en vogue risquent d’être déçus de leurs rendements dans quelques années.
  • Le plus grand casino du monde. Alors que les vrais casinos ont fermé leurs portes au début de la pandémie, et que les ligues sportives étaient en arrêt, bien des spéculateurs semblent s’être tournés vers le marché boursier pour obtenir leur dose d’adrénaline. Le niveau d’activité des investisseurs de détails sur des plateformes de courtage en ligne comme Robinhood ou Wealthsimple a atteint des sommets. Est-ce que les gens sont soudainement devenus soucieux de leurs finances, ou est-ce un excès de spéculation boursière? L’avenir nous le dira